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Parasha Noa’h (niveau avancé)

1er Niveau, pour tous

Ellé tolédote Noa’h 
Noa’h iche tsaddiq tamim haya bédorotav 
éte haEloqim hithallékh Noa’h
véyyoléd Noa’h chélocha vanim 
éte Chém éte ‘Ham vééte Yaféte 
 

Ceci est la généalogie de Noa’h. 
Noa’h fut un homme juste, irréprochable, il fut parmi ses contemporains ;
il se conduisit selon D.ieu.
Noa’h engendra trois fils :
Chém, ‘Ham et Yaféte.
 

Axe général

Nous avons vu que la paracha Béréchite nous révèle le but de la Création, la raison d’être de l’univers et de l’humanité, et le fonctionnement de l’homme qui doit en découler.
Cela veut dire qu’il y a eu un projet divin à travers la Torah et à travers les particularités de la Torah hébraïque :

– de faire partager à l’homme non seulement la science de l’univers comme lieu d’expansion de la bénédiction divine
– mais aussi de lui communiquer la connaissance de la vie interne de D.ieu et cela dans une relation; ce niveau est surtout exprimé par la constitution de l’homme en une unité composite masculin-féminin, à l’image du modèle créateur entre Haqqadoche baroukh Hou et la Chékhina.
– plus encore, le Créateur a voulu inverser les rôles (ki véyakhol, si l’on peut dire) en ce qui concerne le rôle moteur de la Création : Il a remis à l’homme la puissance sur la Création. Comment ?

Ce passage du Créateur à l’homme, étant donnée la distance de nature entre les deux partenaires, suscite nécessairement un appauvrissement de la présence divine sur terre qu’est aussi la Chékhina.
D.ieu a remis à l’homme, par la Torah révélée, le pouvoir de corriger cet affaiblissement, cet appauvrissement. On parle alors de “tiqqoune ou réparation”. (Etudier ici avec précision ce concept de tiqqoune).
Ribbi Yaâqov Abou’hatséra fait le lien de toutes ces dimensions :

 “Béréchite guématria ké ché’hinate ouzénou…
le mot Béréchite a la même guématria que Ché’hinate ouzénou, la Chékhina, notre force, 

lirmoz dé îqar ha Torah vé haâvoda vé hammitsvotes…
pour faire allusion au fait que l’essentiel de la Torah et du travail (la prière) et des mitsvotes, 

hakol hou lé tiqqoune ha chékhina…
tout est pour faire le tiqqoune de la Chékhina, 

léfi ché bé khol yom va yom…
en ce sens que chaque jour après jour 

tsrikha biniane mé’haddash…
la Chékhina a besoin d’être reconstruite à nouveau, 

vé zé haddavar talouI bivéné Ysrael
cela dépend des enfants d’israel.”

Nous allons voir comment ce programme, qui nous concerne chacun, se met en oeuvre dans la vie de Noa’h.

Thèmes de la paracha

Allez repérer quel verset de notre paracha traite des thèmes suivants : l’épisode de l’entrée dans l’arche de Noa’h, le déluge, les étapes de la sortie de l’arche, les ordres reçus de se multiplier sur la terre, la mise en garde contre le meurtre, l’alliance et son signe qu’est l’arc-en-ciel, l’ivresse de Noa’h, ses trois fils et leurs descendants, la tour de Bavel, la liste des générations jusqu’à Avraham à ‘Harane. Il faut bien situer Noa’h dans la liste des premières générations, voici un tableau (lien ici) qui le décrit clairement. Et, ici, sa période dans l’ensemble du développement de l’histoire (lien).

1e phase
Dès la sortie de l’état de Jardin d’Êdén, rapidement l’humanité est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, nous n’avons guère progressé; les techniques et les connaissances ont proliféré depuis, certes, mais leur usage est aussi brutal et meurtrier que dans l’épisode de Caïn et Avel. Pire, les techniques ont amplifié la puissance de meurtre : jamais l’humanité n’a pratiqué de tels génocides sans rien apprendre et ils continuent à un rythme qui s’accélère. 
Nous sommes des primitifs incultes en Torah et Sagesse et armés des pires armes; les parents qui devraient éduquer les êtres fragiles que sont leurs enfants les incitent à se repaître d’émissions et de jeux électroniques de destruction des univers, de coups, de haine et de massacres ; les films et romans de meurtres, viols et autres cruautés font toujours la meilleure des recettes ; qui n’est pas drogué au spectacle des horreurs des actualités télévisées et ne se branche pas sur la radio dès l’annonce d’attentats pour entendre cinquante fois le récit tragique ou revoir sans respect les images de victimes ensanglantées; la pornographie basée sur l’esclavage des femmes est totalement officialisée comme pratique et comme spectacle dans les sociétés modernes. Il faut vraiment nous remettre en question sur tout cela. Sans parler des meurtres organisés à grande échelle sur le plan économique, le commerce des armes, des médicaments périmés ou du sang et des marchandises contaminées vers les pays du tiers-monde, violences qui assurent le niveau de vie occidental, et nous laissent complètement indifférents; de tout cela, vivent nos sociétés avancées et démocratiques qui ont le toupet scandaleux de se dire basées sur les droits de l’homme comme lumière de l’humanité. C’est l’état des lieux. 

2e phase
Déjà l’homme était cela : ‘hamas, terme hébraïque pour la violence et, depuis lors, l’homme ne s’est pas amélioré. Cependant, dans ce contexte le judaïsme est le seul qui a gardé les archives d’un événement colossal car il est apparu “un” homme, un type d’homme dont il est dit : “Noa’h iche tsaddiq, tamim haya bédorotav, éte ha Eloqim hithallékh-Noa’h
Noa’h fut un homme juste, un tsaddiq, intègre dans sa génération, il marchait avec D.ieu” (Béréchite 6, 9). 
 

Nous avons là les clefs nous permettant de comprendre comment on peut arrêter cet engrenage mortifère de la violence. Il s’agit bien d’un “homme, iche“, non pas encore d’un Juif. Nous devons le regarder pour découvrir le meilleur de l’homme, pour savoir que la Torah s’adresse ainsi à tous les hommes et les enseigne sur le projet divin les concernant.
Il va de soi, aussi, que tout Juif devra être porteur de ces qualités qui sont la base commune; la Torah du Juif lui donnera encore des tâches et lumières supplémentaires.

Il est donc très important d’étudier cette paracha. Et organisez vous pour apprendre systématiquement le vocabulaire hébraïque qui vous est donné dans ces commentaires.

Mais ce n’est pas la langue française qui nous apprendra sur ce message ; il faut aller vers l’hébreu car le sens ne sera compris dans la Torah que par les correspondances de sens entre de nombreux versets qui utilisent les mêmes racines hébraïques des mots.

Apprendre l’hébreu est donc indispensable pour qui veut comprendre la Torah et en vivre. Si vous ne connaissez pas l’hébreu, tout frère Juif  le connait quelque peu, vous initiera, il le peut et il le doit.

Donc, “Noa’h fut un homme juste, intègre dans sa génération, il marchait avec D.ieu” se dit en hébreu, dans la Torah : Noa’h iche tsaddiq tamim haya bédorotav, éte ha Eloqim hithallékh-Noa’h . Apprenez par coeur cette phrase.

La clef du message est dans chacun de ces mots, en hébreu.

C’est ce que nous allons faire à travers le commentaire de Rabbéinou Bé’hayé et celui du Chla. (Lire ces deux liens)

Le commentaire de Rabbénou Bé’hayé (dcd vers 1340)
Il commence son commentaire de chaque paracha par un verset des Proverbes, Michlé.
Il montre, chaque fois, qu’un verset de Michlé fait la synthèse de tout l’enseignement de la paracha. 
Par cela, nous allons découvrir ce qu’est le livre des Proverbes ; il est probable que notre avis sur ce livre va changer totalement.
Ici, c’est le verset 20, 7 : “mithalékh bétoumo tsaddiq, acheré vanav a’harav, le juste marche dans son intégrité, heureux sont ses enfants après lui”. 
L’homme n’est pas un juste, un tsaddiq, jusqu’à ce qu’il ne “marche dans la tâche de vie orientée vers Hachém”.
(Prononciation : bien doubler les deux “d” de tsaddiq).

Le concept de mithalékh bétoumo (un homme marche dans son intégrité)
– Cela veut dire: accomplir les mitsvotes telles qu’elles sont, avec intention, avec amour et crainte, sans orgueil, sans s’en parer, sans en rechercher des honneurs, et sans le faire savoir. Ne pas faire ainsi, c’est être un pécheur. 
– La qualité du tsaddiq (ce que l’on appelle sa qualité, sa midda) est d’être celui qui accomplit des bonnes choses mais jusqu’au bout, calmement et silencieusement, c’est-à-dire que cet extrême est simplement de ne pas se glorifier intérieurement ou extérieurement de ses propres qualités. C’est ce que disait le verset précédent de Michlé (9, 6) :”beaucoup d’hommes sont vantés pour leur bonté, mais qui trouvera un homme intègre et fiable (iche émounim) ?”.

Ce que demandent donc la paracha de Noa’h, et le judaïsme, n’est pas seulement de bien se comporter selon la morale, ni même selon toutes les mitsvotes demandées par la Torah, mais le degré de complétude ou chalom nommé tsaddiq est de “cacher le bien accompli”. 

Donc le juste, le tsaddiq, c’est un épanouissement qui passe par trois niveaux :

– 1e niveau, la hithalekhoute :
D’abord, c’est être quelqu’un qui “veut aller dans toutes ses démarches avec D.ieu” (mithalékh) ; cela veut d’abord dire d’éviter la violence (‘hamas) contrairement à ce que font les hommes de sa génération : c’est ainsi que se comportait Noa’h. 

Concrètement, appliquons à nous-mêmes ces 4 points-ci : 

  • voir quelles sont les violences auxquelles se laissent prendre nos contemporains, 
  • examiner si nous nous en dispensons
  • pour marcher selon ce que demande Hachém 
  • et marcher en présence avec Lui.

– 2e niveau : le début de l’état de tsaddiq
Le tsaddiq est un sage cohérent qui réalise, un ‘hakham lév” : non pas quelqu’un qui pense seulement, ni quelqu’un qui parle d’abord (combien de débats, de “dossiers”, de conversations d’hommes entre eux, ont prétendu refaire le monde sans aucun effet sinon celui de se dispenser de deux choses : la petite action efficace, le silence qui évite la médisance). Celui qui tombe dans ce travers (chacun de nous constamment), est le personnage que nos sages appellent le évil, le sot bavard : lisez Proverbes 10, 8. 

– 3e niveau : le niveau de témimoute
C’est le degré d’accomplissement, l’état de tsaddiq bitemimoute ; 

  • c’est quelqu’un qui fait l’action avec intention d’amour, de crainte du Ciel, et qui pour ce motif cache l’action réalisée. 
  • et qui essaie d’aller jusqu’au bout dans l’extension du travail de perfectionnement dans l’ensemble de ses actions : il se lie ainsi à ce qui caractérise Hachém et sa Torah qui est témima, complète et complètement pure. Lisez le premier verset du 1e psaume. Et le psaume 15 qui décrit bien toute la tâche à accomplir.

Alors cette action de bonté 

  • portera des fruits multiples.
  • sera un exemple efficace pour les enfants qui l’apprendront et marcheront sur ces traces : lisez Proverbes 14, 26. 

Le tsaddiq et sa génération


Le concept de tsaddiq réfère à sa propre génération puisqu’il s’agit de réparer la violence qui s’y réalise. Cela limite aussi la figure du tsaddiq : c’est pour cela que les commentaires sur l’expression “à sa génération” remarquent qu’à la génération d’Avraham ou de Moché, Noa’h n’eût peut-être pas été à la hauteur. Mais, si l’on parvenait déjà à ne pas sombrer sous les travers de la pression ambiante de “notre” génération, quel succès.

Nos Sages, dans la même optique en tirent une autre conclusion : “celui qui a atteint un niveau de connaissances (par exemple l’astronomie, à leur époque, ce qui correspondrait aujourd’hui à la physique ou aux mathématiques ou à l’informatique, etc) et qui ne l’utilise pas pour en faire du bien, de lui il est dit par Hachém “ils méprisent l’oeuvre de mes mains” (Isaïe 5, 12). Cela veut dire que le tsaddiq doit utiliser toutes les ressources que le Créateur lui a remis pour faire le bien. C’est l’enseignement de Ribbi Chimeône ben Pazi dans le traité Chabbate 75 a, que j’ai cité dans mon étude sur le suicide et la tradition juive (lien ici), pour expliquer combien il est nécessaire d’utiliser nos connaissances psychologiques pour aider les gens qui souffrent et que la morale ne suffit pas.

Le tsaddiq et la tradition juive 


1. Sur le principe général, la tradition juive a donc un programme pour rebâtir le monde à partir de l’amélioration de l’homme. Nombreux sont les Juifs qui s’engagent dans les mouvements sociaux, philosophiques, politiques, culturels et autres, car ils ont à coeur de perfectionner le monde et, le plus souvent, ils ignorent que leur propre tradition possède ces qualités et la stratégie la plus complète et la pédagogie la plus complète de la chose. Et ils ne les ont même pas étudiées.
2. Dans la pédagogie, le programme de développement ou tiqqoune des middotes (réparation des qualités personnelles) comme dit la tradition, comporte donc des degrés progressifs de réalisation.
3. C’est un programme qui doit avoir le projet d’aller à son terme et engager entièrement le Juif ; pour cela, nos Sages disent qu’un tsaddiq qui n’est pas complet est un tsaddiq mauvais (Bérakhote 7 a).
 
 

En raison de l’urgence et de la nécessité d’arranger le monde qui court à sa perdition, le Créateur a choisi une petite unité d’action, un petit peuple, le peuple juif, et Il lui a donné sa formation : Sa Torah. Qui ne veut pas comprendre cette représentation historique qu’a le peuple juif de lui-même, ne peut pas comprendre ce rôle continu des Juifs dans les diverses sociétés alors qu’ils sont si peu nombreux. Nos adversaires ont raison en constatant “qu’ils sont partout”; mais c’est uniquement pour ce bien moral.

Que le Juif se sente “religieux” ou pas, il ne parvient pas à s’éloigner de cette tâche globale d’améliorer le monde, et il peut le faire appliquer ou dériver dans des secteurs très divers de l’activité humaine ; c’est une marque anthropologique et historique de tous les Juifs. Et ce peuple continue ainsi dans cette tâche depuis des millénaires alors que la majorité des autres peuples ont disparu en tant que peuples définis selon un génie particulier.

La tradition dit qu’il y a toujours dans l’humanité un minimum de 36 justes qui sauvent le monde aux pires moments : 36 dans le peuple juif, et 36 hors du peuple juif. Et toute personne ayant étudié, comprendra que cela réfère au grand nom de D.ieu de 72 lettres : c’est tout le projet de la Création qui doit se renouveler pour réussir, comme le disent les derniers chapitres du prophète Isaïe qui sont très présents dans les images de ce site Modia. Voyez ce lien.

Bien plus, nos Sages disent que le Créateur est en colère quand les tsaddiqim ne jouent pas assez leur rôle en rapport avec les besoins de la génération (Chabbate 30 b). Sans eux, le monde sera livré aux mains des réchaîm, des méchants qui ne redoutent rien ; les méchants seraient aux portes de l’enfer qu’ils ne changeraient pas encore leurs actes et ils sont capables de tout utiliser pour faire le mal, même utiliser la religion (Irouvine 19 a).

Le rôle du Juif ou du juste ou tsaddiq est si important au monde qu’il en empêche la destruction, c’est comme si par lui le monde est recréé (Yoma 38 b) ; nos textes le mettent en comparaison avec la résurrection (Pessa’him 68 a). Même le souvenir du tsaddiq est une source de bénédiction, comme on le dit en évoquant un Sage décédé : zékhér tsaddiq livrakha (Proverbes 10, 7 ; Yoma 37 a), “le souvenir du juste est bénédiction”. Cela est si important à Haqqaddoche baroukh hou, et à l’existence du monde, que si un tsaddiq décède, un autre naît au même moment (Yoma 38 b). Dans combien de lignées de personnes qui aiment la Torah, ce phénomène a été remarqué très précisément dans la relation de maître à élève, jusque dans la précision des jours du calendrier hébraïque.

Le mot tsaddiq est construit selon une forme grammaticale en “i”, le hifil, qui indique “faire ou faire faire”. Cela veut donc dire quelqu’un qui fait le tsédéq, la justice, l’ordre juste du monde, c’est un “juste des nations”.

Ce rôle du tsaddiq qui consiste à “réaliser” le bien, comme l’indique la forme grammaticale du mot: “faire, et l’engagement du juif dans cette mission, ont fait se développer un rôle moteur dans la vie juive : celui de grands Sages, complets en connaissances, complets en développement personnel dans la sainteté de leurs middotes, et qui ont la vocation pour un groupe important de l’entraîner dans cette mouvance ; on les nomme : Rabbéinou (notre Rav à tous), le Gaone (le très grand), le Qaddoche (le Saint)le Rabbi ( mon Maître), le Tsaddiq (le Juste), le ‘Hakham (le savant et sage). Ces Sages sont rares et ils sont une lumière dans leur génération et pour toutes les générations. Ils participent ainsi à la fonction messianique globale, comme il est dit du Roi David qu’il était Machia’h. Cela n’implique pas le concept du Machia’h qui viendra propulser l’ensemble du peuple juif en son heure. De toute manière, le judaïsme ne se préoccupe pas de ces questions, ou ne devrait pas selon nos textes, pour définir qui est ou n’est pas le Machia’h, car seuls les résultats le prouvent, disent-ils. Seuls les ignorants pensent qu’un seul grand Sage possède ces qualités, celui qu’ils connaissent ou celui d’un seul mouvement, le leur; ce qu’ils font alors n’est que trouver un gourou. Ils s’imaginent aussi qu’il remplace tous les autres et de toute l’histoire, et même que sa parole remplace celle de Moché Rabbéinou lui-même, et aussi le texte de la Torah écrite et orale. C’est une pathologie bien connue dans le judaïsme qui a produit de nombreux épisodes qui se voulaient moraux mais tounent au tragiques comme leur développement le prouve ensuite, comme le christianisme ou Sabbataï Tsvi. Ce phénomène se renouvelle constamment dans la vie juive comme un risque à éviter .

Nul ne peut prétendre sans péril à cette fonction collective grandiose qui participe des plus grands combats contre le mal, entre les rigueurs terribles de la justice divine (tsédéq) et la bonté finale (tsédaqa). Comme dit le Zohar II 180 b: quand la rigueur d’En-Haut tombe sur le tsaddiq, c’est pour la manifestation de l’amour d’Haqqaddoche baroukh Hou envers lui, et envers tout ce qu’il soutient. On comprend mieux maintenant combien être homme et combien être Juif nous mettent dans des défis très durs.Il faut le savoir, pour parvenir à maintenir le cap.

Et, en plus, nous l’avons vu dès le début, la modestie, l’humilité sont essentielles, et là chacun est égal dans ce qu’il est vraiment face au don gratuit de la bonté de la Torah.
Et toujours, le rôle du tsaddiq sera accompagné de la tsédaqa.

Maintenant que vous avez bien compris l’importance de ce modèle du tsaddiq que la Torah demande à chacun d’être, il faut aller lire les psaumes pour que cela passe aussi en dialogue avec le Créateur depuis l’ensemble de notre être. Mais aussi pour étudier car les psaumes sont un lieu d’enseignement très précis et non seulement de prière ou de louange. Lisez les versets suivants:
Psaume 5,13; Psaume 7,10 et 12; Psaume 11,3-7; Psaume 14,5; Psaume 31,19; Psaume 34,20-22; Psaume 37, 25-30; Psaume 58,11; Psaume 64,11; Psaume 72,7; Psaume 75,11; Psaume 92,13; Psaume 94,21; Psaume 112,6; Psaume 119,137; Psaume 129,4; Psaume 141,5; Psaume 145,17.
Et voici quelques références d’expressions courantes en hébreu:

– tsaddiq yéssod ôlam: le tsaddiq est une fondation pour le monde (Proverbes 10,25)

– tov la tsaddiq, tov lichkéno: le bien vient vers le tsaddiq, le bien vient vers son voisin (le tsaddiq est loué parce qu’il amène la bénédiction là où il vit, ainsi du Juif dans le monde).

– al téhi tsaddiq harbé: ne sois pas trop tsaddiq (Qohéléte 7,16). Signifie qu’il ne faut pas être trop rigoureux ni ajouter des poids à ce qui est bien. Dans le même sens: yodéâ tsaddiq néféche béhémto, il sait le tsaddiq ce qu’est la nature de son animal (Proverbes 12,10); cela indique que le tsaddiq est indulgent car il connait la nature humaine. Au contraire, le rigoureux est souvent un débutant en sagesse et qui n’a pas d’expérience.

Le livre des Proverbes (Michlé) enseigne beaucoup sur le tsaddiq: Michlé 10,6 à 32, Michlé 11,1 8 et 30-31; Michlé 12, 10 et 13 et 26; Michlé 13, 5 et 25; Michlé 14, 19 et 32; Michlé 15, 6 et 28; Michlé 17, 15-18; Michlé 18, 5 et 10 et 17; Michlé 20, 7; Michlé 21, 12; Michlé 23, 24; Michlé 24, 15-16 et 24; Michlé 25, 26; Michlé 29, 7.

Note sur le concept de tiqqoune



Nous avons parlé d’un plan de tiqqoune de l’humanité et du monde. Ce concept de tiqqoune fait partie du vocabulaire de la majorité des courants du judaïsme actuellement. 
 1. dans l’hébreu courant, c’est la réparation d’un manque ou d’un défaut, qu’ils soient dans la fabrication ou dans ce qu’est devenu un objet, une  personne, une situation. 
 2. C’est la technique de réparation établie par nos Sages et qui consiste dans des programmes précis de textes à étudier, de prières à dire, à des dates ou heures particulières ou dans des circonstances précises, après avoir réalisé des actes précis de purification des intentions (par exemple, miqvé (bain de purification), tsédaqa (bienfaisance), viddouï (aveu des fautes), etc.). Ainsi,  le Tiqqoune ‘hatsote qui se dit la nuit à partir de minuit. 
 3. Un tiqqoune particulier, basé également sur des textes composés par les Sages, est le corpus de textes que l’on lit pendant la  nuit de certaines fêtes comme le tiqqoune Chavouôte, le tiqqoune de la nuit de Hochaâna Rabba. 
  4. Le tiqqoune néchama entre dans ces cadres qui dépassent le niveau du commun. Il s’agit d’améliorer l’être, non plus seulement dans ses comportements et dans ses attitudes intérieures, mais dans la nature de son âme car il y aurait eu des accidents de parcours, soit dans les vies antérieures, soit dans le processus de purification après la mort, et l’âme aurait besoin de l’aide de prières. Les plus grands mystiques juifs parlent de cela. Mais, ici, c’est plus qu’une mise en garde qu’il faut  placer ; en effet, qui peut prétendre qu’il vit à ces niveaux de pureté, qu’il a reçu le don divin de voir et de comprendre ces  niveaux ; qui se prononce là-dessus et prétend interpréter ou donner des conseils en ce domaine est un dangereux charlatan,  hormis les seuls rares Sages reconnus comme tels par les plus grands tsaddiqim de la génération. Le judaïsme qui a une longue expérience millénaire des conduites des hommes met en garde contre les tentatives de s’égarer dans les situations extrêmes.  Les fils de Aharone ont péri dans cette voie ; le roi David pensait pouvoir aisément affronter ces voyages avec leurs épreuves et il a reçu des épreuves qu’il lui fut très difficile de supporter. Et nous n’avons pas ces niveaux. Il existe une pathologie de ces expériences, dont parle la littérature ‘hassidique et le folklore concernant le “dibbouq”. 
 5. Dans la conduite populaire, on parle aussi de tiqqouné chabbate (au pluriel) pour désigner la pratique de lire des ensembles de cantiques ou psaumes qui mettent en valeur la beauté du Chabbate, et qui ont été organisés par les caballistes, spécialement le Ari zal. Lien ici et ici et ici.
 6. Dans la même ligne, on désigne le tiqqoune Klali.
 7. On parle aussi de tiqqoune ha lachone quand une lettre supplémentaire apparaît et produit des anomalies dans une forme grammaticale d’un mot. Voyez l’analyse de ce phénomène par Rachi dans son commentaire de Béréchite 49, 22 et Chémote 18, 8 et Bamidbar 11, 16 et Isaïe 9, 6 et Job 32, 3. Il y a des raisons très profondes à ces anomalies, qui transmettent souvent des secrets de la Torah, ou parfois ce sont des formes qui permettent d’éviter une lecture qui porterait préjudice à la dignité de la Torah. 
 8. On parle alors de tiqqoune sofrim  comme titre du  livre qui contient toutes ces particularités dans la Torah, spécialement pour éclairer celui qui l’écrit ou la chante.
 9. Last but not least, les Tiqqouné hazzohar sont l’un des livres du Zohar qui, en 70 chapitres commentent uniquement le premier mot de la Torah et décrivent les nombreuses correspondances qui existent entre les lettres ou les versets de la Torah,  aux niveaux les plus élevés. Ce livre est écrit en araméen. 
10. Une expression courante, qui joue sur tous ses niveaux, mais en revenant sur le plan de l’organisation sociale, c’est  le tiqqoune haôlam; c’est souvent une décision d’un Sage reconnu par la génération entière qui décide d’une mesure qui change les usages, mais justement parce que cela remet dans le bon ordre des choses. On en parle ainsi pour ce qui vient améliorer les choses dans la paix. 
11. Enfin, tout cet ensemble s’insère dans une conception générale présente dans le judaïsme le plus authentique que le peuple juif est engagé dans un “tiqqoune” du monde où agissent des forces positives et négatives. La réparation a commencé avec les patriarches, elle s’est poursuivie sur le plan familial puis national ; il y a eu des rechutes comme les phases de destruction du Temple; il y a aussi une certitude que le processus de réparation n’échouera pas et qu’il y aura des phases propices au retour au projet divin. On trouve là le concept de téchouva (retour), celui de Machia’h qui est très complexe et est analysé avec précision à la fin du Traité Sanhédrine et par le Rambam. Il y a toujours des individus et des sectes  qui exploitent ces espérances pour abuser des personnes de qualité qui n’ont pas de formation suffisante dans le discernement. C’est tout le problème constant des faux-messies.  A la fois, la réalité du tiqqoune est authentiquement juive, et le processus est très complexe à mobiliser et à discerner. C’est cependant une des bases de la émouna (foi confiante) juive ; c’est pour cela que le Rambam l’a introduit dans ses iqarim, principes de base du judaïsme. 

Lectures

Dans la Torah et le Talmud

Lecture attentive des versets cités dans ce commentaire-ci, et de leur commentaire de Rachi. Lien ce lien.
Etudier Rachi sur Chémote 23, 8 ; Dévarim 4, 5 et 16, 19.

Les poèmes du nouveau recueil “L’ami des aurores” sont une vibration qui accompagne l’étude préparatoire sur ces parachiyotes du livre Béréchite. Par exemple, dans le contexte de cette paracha Noa’h, le poème  sur la re-création douloureuse et victorieuse par l’homme devant ce programme de vie que nous indique la Torah: La fleur nouvelle. Ils sont aussi alimentés par les parcours de l’existence que je rencontre professionnellement. 

Développement personnel

Revoir le texte et faire le point personnel:

Echanger avec des proches (couple, famille, amis) sur ces dimensions 
de parcours de vie,
de choix de droiture, 
de différenciation par rapport à la masse, spécialement contre la violence et en faveur des victimes,
de sensibilité plus grande aux misères, 
d’engagement plus grand dans l’amélioration 
au lieu de prendre uniquement une stratégie de carrière personnelle.

Aller voir dans la rubrique , les concepts auxquels on est sensible pour les approfondir.

Morale. La Torah est une Torah de vie. Et elle nous semonce si nous n’allons pas jusque là.


Maintenant que tout cela est posé, nous pouvons aborder un problème: il n’est pas facile du tout d’atteindre ce niveau du tsaddiq et les erreurs sont un péril sur cette route. Il est reproché à Noa’h d’avoir cherché à bien se comporter et à survivre pour faire réussir le plan de la Création, mais sans chercher à améliorer véritablement sa génération. Nous retrouvons un peu le problème du prophète Jonas qui ne voulait pas aller améliorer les gens de Ninive et D.ieu le semonce vigoureusement pour cette erreur. Avraham, lui, le fondateur du judaïsme, cherchera à partager ses connaissances divines.
Aujourd’hui encore, on peut tomber dans ces travers: étudier la Torah, vivre en communauté, vivre dans la crainte du Ciel et la émouna, mais ne pas s’engager envers les autres, ne pas assumer les responsabilités d’assurer la vie de notre peuple sur sa terre, prendre une partie seulement de la Torah et ne pas comprendre que Moché rabbénou devait amener le peuple vers la terre de Canaan qui sera le lieu de La Présence. On réduit alors le judaïsme à une sorte de morale, de religion spirituelle sans espace, ce n’est plus la Torah.
En fait, on fait comme Noa’h qui s’occupait de sa sécurité, de son arche, et que le monde croule. Combien me disent: “moi je ne veux pas vivre en Israël, j’aurais peur”, “je dois vous dire la vérité, je suis très bien là où je suis même s’il y a des difficultés”. J’ai consacré une page dramatique à ce problème. Il est à craindre, dans leur vieillesse, que ces personnes entendront leurs enfants leur dire: “d’accord vous avez des problèmes matériels ou de santé ou de solitude, mais j’ai ma vie, alors arrangez-vous, il y a des clubs de personnes âgées et des maisons de vieux pour les gens comme vous”.Déjà, étant adolescent et visitant les hospices, j’avais vu mourir en quelques semaines des personnes saines ainsi liquidées par abandon de leurs enfants.
La paracha nous enseigne la lucidité envers notre coeur car nous avons la capacité de le fermer totalement avec la même conscience:

A première vue, il faut bien le dire, Noé nous apparaît comme un homme remarquable, ne serait-ce que par le fait qu’il est seul resté fidèle à Dieu parmi des hommes qui, eux, avaient tous oublié l’Eternel. C’est pourquoi d’ailleurs, Dieu veut le garder en vie quand il décide d’envoyer le déluge sur la terre.

Noé est également un homme très obéissant. Même si son obéissance est semée d’obstacles, il est prêt à accomplir la parole de Dieu, à construire l’arche avec l’aide de ses seuls enfants, à y réunir tous les animaux, etc.

Cependant, en réalité – osons le dire – Noé est un parfait égoïste. II est heureux de savoir que lui restera en vie et, du coup, il se désintéresse totalement du sort des hommes parmi lesquels il vit et ne fait rien, ne tente pas le moindre essai, pour les sauver eux aussi.

II n’intercède pas auprès de Dieu pour obtenir que l’Eternel revienne sur sa décision. Dieu lui dit: ” La fin de toute l’humanité est arrivée “; mais Noé ne réagit pas. L’Eternel ajoute: ” j’amènerai un déluge qui détruira toute trace de vie sur la terre ” ; Noé ne dit toujours rien. Que lui importent les autres puisque Dieu lui a promis: ” Toi et toute ta famille, vous resterez en vie “.

Noé n’intervient pas non plus auprès des hommes de sa génération pour leur communiquer la décision divine que lui seul connaît et leur demander, les supplier même, de changer de conduite s’ils veulent fléchir Dieu et rester en vie.
Non, Noé ne se sent d’aucune façon responsable envers les hommes de sa génération. Que lui importe leur sort du moment qu’il est assuré du sien et de celui de sa famille.

Du moment que lui, il a la certitude de survivre, le monde entier peut s’écrouler autour de lui.

Tout compte fait, voyez-vous, Noé n’est pas un homme que Dieu veut nous donner en exemple, bien au contraire ; car personne n’a le droit de se désolidariser d’avec les malheurs des hommes de sa génération, quelle que soit leur conduite par ailleurs. Personne n’a le droit de ne penser qu’à son propre salut, car tous, autant que nous sommes, nous sommes, comme on dit, embarqués sur un même navire et tous nous avons, ensemble, la responsabilité de son arrivée à bon port.

D.ieu donne instruction à Noa’h (Noé), le seul Juste dans un monde en proie à la violence et à la corruption, de construire une grande arche (la tevah) de bois, enduite de bitume à l’intérieur et à l’extérieur. Car un déluge va ” détruire toute chair dans la quelle il y a un souffle de vie de dessous les cieux, tout ce qui est sur la terre périra “.
Noa’h entre dans l’arche avec tout sa famille et deux membres (male et femelle) de chaque espèce animale.
La pluie tombe pendant quarante jours et quarante nuits et ” il ne resta que Noa’h et ce qui était avec lui “.
Après cent cinquante jours, les eaux commencent à diminuer et l’arche se pose sur le mont Ararat.
Le dixième mois apparaissent les sommets des montagnes. Quarante jours plus tard Noa’h ouvre la fenêtre de l’arche et envoie un corbeau, puis une colombe.
A son deuxième envol, elle revient portant en son bec une feuille d’olivier.
La troisième fois, elle ne revient pas : ” Noa’h écarta le plafond de l’arche et voici, la surface du sol était asséchée”.
D.ieu lui ordonne alors de quitter l’arche, d’en faire sortir les animaux et de repeupler la terre.
Noa’h construit un autel et y offre des sacrifices. D.ieu bénit Noa’h et ses fils et les avertit du caractère sacré de la vie :le meurtre est interdit ainsi que la consommation de la chair d’un animal encore vivant. Il établit son alliance avec l’humanité et lui donne l’arc en ciel comme signe.
Noa’h plante une vigne et s’enivre du vin produit. Deux de ses fils, Sem et Sophet, sont bénis pour avoir recouvert la nudité de leur père, dans sa tente. Le troisième, Ham, est maudit pour ” avoir vu ” et ” avoir raconté ” .
Les descendants de Noa’h forment un seul peuple, à la langue commune, pendant dix générations. Puis ils défient D.ieu en construisant une grande tour qu’ils veulent symbole de leur invincibilité. D.ieu confond leur langage de telle sorte que l’un ne comprend plus l’autre. Ils abandonnent alors leur projet et se dispersent à la surface de la terre, se séparant en 70 nations.
La paracha s’achève avec la chronologie des générations qui vont de Noa’h à Avram (qui deviendra Avraham) et le voyage de ce dernier de Our-Kassdime à ‘Haran sur le chemin vers le pays de Canaan.

la paracha Noa’h, dans laquelle survint le deluge qui effaca toute presence humaine ou animale (terrestre et aerienne) de la surface de la terre. Seuls Noa’h, sa famille, et les animaux qui ont passe avec lui une annee dans l’arche furent sauves et ce sont eux qui ont repeuple la terre.

Pour reprendre les mots du verset “.. vayichaer a’h Noa’h …”.
C’est a dire : “… il est reste seulement Noa’h …”.

Le mot “a’h”, “seulement”, parait superflu. Ne sait-on pas qu’il n’est reste que lui ?

Rachi explique que le mot “ah”, qui indique une restriction, signifie que Noa’h avait un manque a sa sortie de l’arche.

Et il nous indique quels etaient les manques en question.
D’une part, Noa’h etait seul, toute sa generation ayant peri dans la deluge.
D’autre part, il gemissait et crachait du sang du mal qu’il avait a s’occuper de tous ces animaux. Et enfin, qu’il a ete blesse d’un coup de patte du lion, qui etait en colere contre Noa’h qui a un jour tarde a lui apporter son repas, comme le cite le Midrach.

Cette derniere explication a de quoi nous surprendre.
De tous les lions qui existaient avant le deluge, seuls un lion (et une lionne) ont ete
choisis par D-ieu pour etre sauves. Et c’est ce lion-ci qui a blesse Noa’h, pour un simple retard sur l’heure de son repas.

Pourquoi ceci est-il arrive a Noa’h ?
Rachi continue son commentaire en rapprochant cette mesaventure du verset suivant : “Le tsadik est-il recompense sur terre ?”
C’est a dire que lorsqu’un tsadik commet ne serait-ce qu’une erreur infime, il lui arrive alors une telle mesaventure sur cette terre, dans ce monde-ci, afin que rien ne manque a la recompense qui lui a ete prevue dans l’autre monde, comme ceci est dit dans la Michna.

Il s’avere donc que la blessure que Noa’h a recu par l’intermediaire du lion etait en
realite pour son bien, puisqu’elle l’a entierement “nettoye” de la faute infime qu’il
avait commis, celle d’apporter son repas en retard au lion.

Tout ceci nous apporte a tous, particulierement dans notre generation, un
enseignement important.
De meme que Noa’h a survecu au deluge, notre generation est celle qui a survecu a la shoah, et au cours de laquelle s’est reforme le peuple juif.
De meme que Noa’h a recu de D-ieu la mission de s’occuper de tous animaux qui etaient dans l’arche et les nourrir, de meme il nous incombe aujourd’hui de nourrir spirituellement, de faire partager la Torah, a tous les juifs de notre generation, a quelque endroit ou ils se trouvent.
Nous pouvons apprendre egalement que lorsqu’il s’agit de “nourrir” son prochain, d’apporter a son ame la nourriture spirituelle dont elle a besoin, il ne faut pas tarder a le faire, comme on voit que le retard de Noa’h a nourrir le lion lui a ete considere comme une faute.

La Torah temoigne sur Noa’h qu’il etait tsadik et entier. C’est lui egalement qui a recu le merite particulier de sauver le monde de l’aneantissement, et c’est lui qui a ete charge par D-ieu de nourrir tous les habitants de l’arche durant une annee entiere. Et malgre tout cela, cette mission l’a entraine jusqu’a gemir et cracher du sang du fait de sa difficulte.

Ceci est egalement un enseignement pour nous.
Parfois, le travail spirituel qui est le notre peut sembler nous depasser. Nous nous trouvons parfois confrontes a des difficultes, a des epreuves qui nous effraient.
Nous devons alors nous renforcer,a l’exemple de Noa’h, ne pas lacher prise dans nos efforts et nos realisations.
Il faut avoir conscience qu’il s’agit la de la mission que D-ieu lui-meme nous a confie, et pour cette raison tous les efforts que l’on fait peuvent et doivent etre faits dans la joie, la joie de servir son createur.

Puissions-nous bientot vivre la joie intense du service de D-ieu qui sera le notre lors de la venue du Machia’h, conformement a la promesse divine “je retirerai l’esprit d’impurete de la surface de la terre”, tres prochainement.