L’histoire des Juifs en France, semble remonter au 1er siècle et se poursuit jusqu’à nos jours, ce qui en fait l’une des plus anciennes présences juives d’Europe occidentale.
Arrivés en Gaule peu après sa conquête par Rome, des Juifs s’y maintiennent sous les Mérovingiens et connaissent une période de prospérité sous les Carolingiens. Au XIe siècle, la France est un lieu de la culture juive, abritant dans la moitié nord des communautés ashkénazes parmi lesquelles fleurissent en Champagne l’école de Rachi et de ses continuateurs, et, au sud, les Juifs de Provence et du Languedoc. La situation se détériore fortement après les croisades auxquelles font suite les procès du Talmud et les expulsions, temporaires puis définitives. Un millénaire après leur établissement, il ne reste plus de Juifs dans le royaume de France. Seuls subsistent alors comme communautés importantes, hors des frontières du royaume, les Juifs des États papaux et les Juifs alsaciens.
Environ un siècle après l’expulsion des Juifs de la péninsule ibérique, des crypto-Juifs originaires du Portugal s’installent à Bordeaux et Bayonne. Au XVIIe siècle, les Juifs d’Alsace et de la Lorraine des Trois Evêchés se retrouvent eux aussi sous la juridiction de la France, à la suite des traités de Westphalie.
Les Juifs de France sont les premiers à jouir de l’émancipation que la France leur accorde au début de la Révolution française, tant dans la métropole que dans les colonies. Cependant, au « franco-judaïsme » s’inscrivant dans le cadre de la laïcité en France répond un « antisémitisme à la française » qui s’exacerbe notamment lors de l’affaire Dreyfus et sous le régime de Vichy. Brutalement isolés du reste de la population et poursuivis avec un zèle particulier par la Milice et la Police aux questions juives (PQJ), 75 000 Juifs meurent au cours de l’Occupation, majoritairement des réfugiés d’Europe de l’Est ou d’Allemagne, mais aussi 24 000 Juifs français1 (~10 % des Juifs français de Métropole).
La France demeure cependant le choix naturel pour nombre de Juifs contraints de quitter l’Égypte et l’Afrique du Nord dans les années 1950 et 1960. La communauté juive de France, jusqu’alors essentiellement ashkénaze et assimilée, devient majoritairement séfarade et attachée aux traditions. Elle est, de nos jours, la plus importante d’Europe et comprend environ 450 000 personnes2 qui habitent principalement Paris et la région parisienne (275 000), Marseille (70 000), Lyon (25 000), Toulouse (23 000), Nice (20 000) et Strasbourg (16 000)3. Tous les types de relation avec la religion juive s’y rencontrent, depuis les Juifs ultra-orthodoxes jusqu’aux Juifs assimilés, qui n’entretiennent aucun rapport avec la Synagogue.
Toutefois, dans les années 2010, la communauté juive doit faire face à une nouvelle vague d’antisémitisme qui prend sa source dans l’islam radical et se traduit par des actions meurtrières, dont les plus marquantes sont la tuerie de Toulouse en mars 2012 et la prise d’otages du magasin cachère de la porte de Vincennes en janvier 2015. Lors de l’élection présidentielle de 2017, « la montée des extrêmes », confirmée en 2022, y suscite une forte inquiétude.